Rucher Douce Brise - Les Avants
Épisode 1, les fleurs
Si le cœur vous en dit, promenons-nous dans l'univers merveilleux des abeilles, et de la Nature en général, au gré des questions, rencontres et partages. Pour cela, suivez la petite abeilles au fil des épisodes.
Et pour le premier, nous n'allons pas tout de suite près des colonies... C'est vrai, lorsqu'on évoque les abeilles, très vite on focalise sur nos petites bêtes ailées si attachantes, et on a envie d'ouvrir une ruche ou de savoir "combien y a-t-il d'abeilles dans une colonie" ou "combien de temps vit la reine". Mais avant de les approcher, nous allons nous intéresser à leur environnement...
Sans fleur, pas d'abeilles, sans abeilles, (presque) plus de fleurs
C'est une histoire qui dure depuis plus de 80 millions d'années (nous, les humains d'aujourd'hui, sommes apparus il y a environ 300'000 ans "seulement"). Jusque là, les ancêtres des abeilles sont plutôt de la famille des guêpes et se nourrissent de viande et de cadavres d'animaux. A l'époque, les plantes, de leur côté, comptent sur le vent pour être fertilisées et assurer leur reproduction.
Et voilà que certaines de ces guêpes décident de devenir végétariennes, en choisissant le pollen comme source de protéines. Les plantes, dans le même temps, saisissent cette opportunité pour compter sur elles pour assurer leur reproduction. Un nouveau partenariat est né et ce sont là les premières abeilles. Depuis, le succès de cette coopération ne s'est plus démenti: plantes et abeilles se mettent à co-évoluer et donnent naissance aux nombreuses variétés de plantes à fleurs et d'insectes pollinisateurs que nous observons aujourd'hui.
Les uns et les autres sont intimement liés et dépendent l'un de l'autre pour leur survie. Ils se sont mis à inventer des merveilles de collaboration, parmi lesquelles la fabrication du nectar par les fleurs, pour attirer les insectes et leur faire transporter le pollen qui assure leur reproduction. Lequel nectar se voit transformé par les abeilles, en particulier, pour donner le miel. Mais pas seulement: nombre de types de collaborations différentes existent chez la multitude d'autres pollinisateurs que les abeilles. La famille des guêpes, elle, est restée fidèle à son régime carnivore et ne politise pas les plantes.
Il y a des milliers d'espèces d'abeilles sauvages (environ 20'000 dans le monde, et un bon millier chez nous), la plupart solitaires, qui ne fabriquent donc pas de miel mais assurent néanmoins aussi la pollinisation de fleurs, parfois en se spécialisant sur une seule espèce.
Si l'on regarde de plus près le cas de l'abeille mellifère, celle que nous rencontrons dans nos ruchers, elle est plutôt généraliste et butine une variété assez large d'espèces de fleurs. Mais comme elle vit en colonie, avec des dizaines de milliers d'individus, elle a besoin de beaucoup de ressources. Et donc, d'un environnement varié et tout au long de la saison. D'où l'importance d'un biotope riche et varié, sans poisons bien sûr.
Les prairies fleuries sont donc son habitat naturel (nous parlerons des arbres dans un autre épisode) et il est intéressant de voir un peu comment elles évoluent et s'adaptent aux changements.
Du monde minéral, au monde végétal, et animal
Les plantes se nourrissent des minéraux qu'elles puisent dans le sol. Grâce à la lumière du soleil, et de son énergie, elles les intègrent au monde du vivant.
La prairie fleurie est une histoire à elle seule. Lorsque le sol est pauvre en minéraux, ce sont d'abord les plantes à longues racines qui s'installent. Par exemple les pissenlits, les consoudes, les myrtilliers aussi, sont capables d'aller en profondeur pour puiser les précieux minéraux. Lors de leur cycle annuel, elles fleurissent, puis se fanent et meurent, déposant ainsi ces minéraux en surface. La composition du sol change peu à peu, au fil des ans et devient alors favorable à d'autres espèces de plantes et fleurs qui, à leur tour, assureront la prospérité de la prairie. Et les insectes pollinisateurs profitent des ressources ainsi à leur disposition. Ainsi, les liens entre mondes minéral, végétal et animal se nouent.